vendredi 16 avril 2010

Noynoy Aquino : Le héros malgré lui


Il est le fils d'un révolutionnaire tombé en martyr sous les coups de feu de la dictature de Marcos, et de l'épouse de ce héros, qui a pris sa relève, et restauré la démocratie dans le pays. Il porte un nom qui fait vibrer les foules philippines, espérer ce peuple sentimental, toujours en proie à croire aux miracles venant du ciel, ou aux simples histoires qui finissent bien, à condition qu'elles soient racontées en musique.

Benigno Aquino III est ce fils prodigue. Mais il n'est malheureusement que cela : l'héritier. Il porte la mémoire, mais n'a pas appris à s'en servir. Il est né au milieu de parents courageux, mais n'a jamais eu à l'être lui-même. "Noynoy" Aquino est un être perclus de contradictions, non-charismatique, et avec peu d'ambitions, mais il deviendra peut-être le prochain président des Philippines. Car selon les derniers sondages, il est le large favori pour l'élection présidentielle du 10 mai prochain, avec 12 points d'avance sur son principal adversaire, Manny Villar.

Noynoy Aquino, en fait, aurait bien aimé que tout cela n'arrive jamais. En juillet dernier, il vivait encore une existence paisible : à 49 ans, cet homme célibataire vivait avec sa mère, Corazon Aquino, dont les opinions étaient encore très écoutées, et qui aidait le petit Noynoy à se faire élire : trois fois comme député, et en 2007 comme sénateur.

Mais voilà : toutes les bonnes choses ont une fin. Cory Aquino est morte, le 1er août dernier. La foule est descendue dans les rues pour rendre un dernier hommage à cette femme qui a aider à rétablier la démocratie après 14 ans de loi martiale sous Marcos.

Et à côté du cercueil, Noynoy Aquino, qui venait de perdre sa maman. Dans ce moment de catharsis, le transfert psychologique et émotionnel était facile. La foule, les médias et l'opposition ont appelé cet héritier Aquino à se présenter comme Président, pour renforcer les institutions du pays.

Noynoy Aquino le dit lui-même : il n'avait pas l'intention de se présenter ... mais le peuple l'y a poussé. Alors s'il faut y aller ...

Écoutez et lisez la suite de l'histoire de ce "héros malgré lui", à travers cette interview exclusive que j'ai réalisée dans sa maison familiale, sur RFI, ou dans Le Temps de Genève.