Telle est l'histoire de ces OFW dans le monde, Overseas Filipino Workers trop souvent considérés comme des héros dans l'archipel, et qui en ont malheureusement la trempe. Jusqu'au martyr.
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Une expression philippine exprime en quelques mots le sacrifice de ces migrants : "Kapit Sa Patalim". "S'en sortir en s'agrippant à la lame d'un couteau". |
Les autres Philippins, eux, infirmières ou ouvriers, ont considéré qu'il était trop risqué de tout quitter en Libye, leur travail et leurs avantages sociaux. Ils ne savaient pas s'ils retrouveraient cette opportunité après la guerre. Pour tenter de comprendre cette logique qui semble tellement irrationnelle, il faut intégrer la pression que ces travailleurs émigrés subissent de la part de leurs familles, qui ont souvent pris l'habitude de vivre grâce à ces revenus. La maison, les frais d'hospitalisation, l'éducation des enfants : tous ces besoins primaires sont, dans beaucoup de familles nombreuses philippines, payées grâce aux mandats de "Western Union". Quand on prend cela en compte, on commence alors à comprendre comment un maçon peut décider de rester, en ce moment, dans une base militaire libyenne pour travailler.
Ils sont plus de 9 millions de Philippins à vivre et travailler à l'étranger, dont près de 2 millions dans cette zone du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord en pleine effervescence. Il est malheureusement fort à parier que ce ne sera pas la dernière fois qu'on parlera de ce sacrifice des travailleurs migrants philippins.
Venez écouter ces Philippins revenus ces jours-ci, et ceux qui expliquent pourquoi ils restent, par ce reportage.