dimanche 19 septembre 2010

Début du procès des Ampatuan : vers la fin de l'impunité ?


C'est un événement important qui vient d'avoir lieu dans la salle du tribunal spécial de Manille, mais ce n'est là que le début. Et qui sait si nous en verrons un jour la fin.
Le procès du massacre de Maguindanao vient formellement de débuter par les audiences sur le fond le 8 septembre dernier. Le 23 novembre 2009, 57 personnes avaient été sauvagement assassinées, prises entre les feux d'une guerre de clans politiques à la recherche de leur survie électorale.
Les noms des responsables de cet innommable massacre sont connus : les Ampatuan, seigneurs féodaux au-dessus de toute justice dans cette province, qui ont peu fait pour dissimuler leurs actes, et voulaient juste se débarrasser de l'inconscient membre du clan adverse qui osait se présenter face à eux lors de cette élection démocratique pour le poste de gouverneur de Maguindanao !
Ce procès est donc celui de tout un système plutocratique de clans mafieux, et du pouvoir central qui les soutient.

Mais l'horreur du massacre est aussi grand que l'ampleur de ce procès : plus de 500 témoins devraient être entendus à la barre, pour près de 200 accusés. Les proportions de ce procès, que certains comparent ici à celui de Nuremberg, dépassent largement les capacités du système judiciaire philippin.

Dès le premier jour, la culpabilité de cette famille Ampatuan dans son entier a été révélée au grand jour. Et depuis lors, les implications des responsables nationaux sont détaillése. Les accusations et les preuves pleuvent, comme à l'habitude, dans le système philippin, où les médias font un très bon boulot. Où le Sénat est transformé la moitié du temps en cour de justice médiatique, et les hommes les plus corrompus nommés et couverts de honte.

Mais jamais ce Sénat n'a réussi à transformer ces accusations en condamnations par une Cour de justice formelle, car celles-ci sont soit surchargées, soit corrompues.

Donc il faut espérer que ce nouveau procès mettra en partie fin à ce maux terrible qui a permis à ce massacre d'avoir lieu en plein jour : l'impunité.

Voici les enjeux de ce procès, dans mon article de La Croix


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