samedi 20 janvier 2007

Du haut d'une communauté catholique


Ca y est, les connexions se rétablissent progressivement aux Phillippines. Le câble sous-marin qui a été affecté par le tremblement de terre au large de Taïwan n'a sûrement pas été réparé... mais le flux nous revient par vagues...
Je profite donc de cette fenêtre dans le flux numérique pour redescendre mes images et quelques récits de la montagne philippine.
Un voyage dans la province de Kalinga, à la pointe nord de l'île de Luzon; 13 heures de bus de Manille, pour arriver à Tabuc, puis deux heures de jeep parmi les rizières, et un début de grimpe à pied, pendant deux nouvelles heures. La voiture ne passe plus, le chemin est raide.
Au milieu de ces montagnes de près de 2000 mètres de hauteur est établie une mission catholique.
Aucun prètre philippin pour la tenir, la ferveur catholique des Philippins trouve ses limites dans l'isolement. Deux pères étrangers y vivent: un Congolais et un Indonésien.
Je suis parti accompagner une amie qui travaille pour l'ONG Enfants du Mékong. La mission de l'ONG est de financer l'éducation d'enfants en Asie, ce qui implique d'aller chercher ces enfants et d'entretenir les liens. Sa mission, à elle, est donc d'établir ces liens: relevés de notes, échange de photos, discussion et évaluation de la motivation des enfants de ces montagnes, qui vivent parfois à 2 h de marche de leur école. Tout constitue ce petit suivi, l'autre côté du chèque de 20 euros donné chaque mois par un foyer français, contre une photo du sourire d'une fille, d'un garçon. Mais la petite doit être jolie sur la photo : des parrains ont déjà renvoyé la photo en disant qu'ils voulaient une fille plus jeune et plus mignonne...
Et au quotidien, comme la responsable locale d'Enfants du Mékong est basée à Manille pour pouvoir sillonner le pays, ce sont les deux prêtres qui font les tuteurs pour les enfants, et qui servent de lien avec l'ONG. Pour le transport dans une des seules jeep du coin, pour la fête dans une des seules grandes salles des montagnes, et qui appartient à la paroisse, l'Eglise catholique est un petit Etat dans un no man's land de pouvoir public, ces deux prêtres font toutes les tâches de pères et de maires. Une responsabilité importante, un pouvoir énorme. Et au bout de trois jours avec eux, j'étais heureux de voir qu'ils n'avaient pas l'air d'en abuser. Dans tous les sens du terme.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Bonjour de FRANCE

à bientôt et bon courage...

Sébastien Farcis a dit…

Merci Ennorab, qui es tu petit Français ?

Anonyme a dit…

Moi aussi, je suis petit Laotien de France...