mardi 3 mars 2009

Journalistes assassinés : le triste record des Philippines

Les Philippines ont un triste record : celui de l'assassinat des journalistes. Le chiffre est tellement élevé que suivant les années, on compare l'archipel aux pays en guerre... quand je suis venu chercher ma carte de presse à Manille pour la première fois en 2006, les Philippines étaient le deuxième pays le plus dangereux pour les journalistes ... après l'Irak ! Le compte est aujourd'hui à 63 journalistes assassinés depuis l'arrivée de Gloria Arroyo au pouvoir en 2001.

Il n'empêche : je suis toujours là, loin d'être menacé, et la presse est particulièrement libre et bonne dans cette ancienne colonie des Etats-Unis. Les Philippins auront au moins hérité d'une chose bénéfique : la culture libérale de la liberté d'expression.

Certains paient le prix de cette velléité de liberté, plus que moi qui rapporte pour des médias étrangers. Mais la situation est complexe dans beaucoup de cas, et tous ne sont pas assassinés pour empêcher de fumeuses révélations : tous ces journalistes sont dans les provinces, où ils vivent avec peu de revenus. Ils sont donc vulnérables aux avances des hommes politiques. Cela brouille parfois les cartes, et les expose d'autant plus.

C'est le cas du dernier journaliste assassiné, Ernesto Rollin, sur lequel j'ai enquêté pour le Centre de Doha, un centre de défense et de soutien des journalistes dans le monde, récemment fondé par Robert Ménard.


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