jeudi 12 juin 2008

Ma famille ne connait pas la crise

C'est un bel exemple de débrouillardise. Lydia Abad vit dans un quartier pauvre, urbain et densément peuplé au nord de Manille. Mais cette grand-mère dynamique de 62 ans a quand même réussi à planter un énorme potager... sur le toit de sa maison. Et aujourd'hui, elle nourrit pratiquement entièrement la famille de quatre personnes avec ces légumes. Aubergines, oignons, moutarde ou épinards ... une trentaine d'espèces, tout pousse sur ce toit en tôle, qui surplombe la jungle polluée du quartier bien nommé de Holy Spirit, à Manille.


C'est un exemple assez rare, mais symbolique, d'une famille pauvre qui ne connait pas la crise. Ou l'atténue en tout cas. Car si la famille Abad ne fait pas encore pousser de riz sur son toit, elle est auto suffisante à 80% en alimentation. Et cela est d'une grande richesse aujourd'hui, car les prix des légumes du marché, eux, ont augmenté de 50 à 100%. Il ne faut pas chercher loin les raisons de cette hausse démentielle : elle ne fait que suivre le cours du pétrole et des engrais, qui ont également doublé en un an.

Les Philippines sont touchés de plein fouet par l'inflation pétrolière, et connait ainsi sa plus forte inflation depuis 10 ans : le pays n'a pratiquement aucune goutte de pétrole dans son sol, ou si peu. On est en train de relancer des projets à Palawan, dont le dernier devrait fournir 10% de la demande locale prochainement.

En attendant que la crise s'estompe, le gouvernement donne et redonne quelques billets aux pauvres pour les consoler un peu, servir de matelas à un choc alimentaire violent pour des personnes qui dépensent plus de la moitié de leur budget dans leur nourriture.

Pour aller plus loin dans ce sujet, et chercher quelques solutions à une crise du riz qui touche les Philippines, bientôt un documentaire de 20 minutes sur le sujet.