mardi 23 novembre 2010

Le massacre de Maguindanao - Un an après, contre l'oubli

La tâche est incommensurable, et l'attente, intenable. 197 personnes sont aujourd'hui accusées d'avoir participé, de près ou de loin, au plus sanglant massacre de l'histoire moderne philippine. 500 témoins devraient être appelés à la barre, la plupart ayant accepté avec un courage fou de dénoncer le clan des Ampatuan.

Les preuves sont accablantes contre ce clan sanguinaire, qui, depuis plus de dix ans qu'il exerçait un pouvoir sans partage sur la province de Maguindanao, avait déjà semé des dizaines de cadavres pour s'assurer le contrôle sans partage de son royaume. Le récent rapport de Human Rights Watch décrit même, dans une précision qui terrifie, les exécutions à la tronçonneuse de membres de la famille d'opposants. "They own the people", "Les gens leur appartiennent". Telle est l'image que ne pouvaient s'empêcher d'avoir les habitants de cette province plongée dans un règle obscur et corrompu des Ampatuan.



Toutes ces preuves, pourtant, ne devraient pas suffire à condamner rapidement la vingtaine de membres de ce clan inculpés pour l'assassinat de 58 personnes. "Un procès normal, qui ne comprend qu'un accusé et qu'une victime, prend en moyenne 5 ans", explique, désolé, Harry Roque, un célèbre avocat des droits de l'homme, et défenseur de 15 plaignants. Les calculs de certains pour donner une date de fin à ce procès, et donc de condamnation, ont abouti à des chiffres à multiples zéros. Terrifiant, absurde.

En ce jour de commémoration du massacre du 23 novembre 2009, la ministre de la Justice a déjà demandé à doubler le nombre d'audiences - en passant d'une audience à deux.par semaine. Mais cela suffira-t-il ? Les veuves des 32 journalistes assassinés, ainsi que des autres victimes, espèrent être encore vivants pour assister à cette condamnation.

Je vous propose de lire le témoignage de l'une de ces veuves, Glenna Legarta, ses espoirs et ses craintes, un an après l'assassinat de son mari.

Voici mon article dans Le Temps.

Photo : Trois veuves de journalistes, assassinés lors du massacre, avec 57 autres personnes. Crédit : Alastair McIndoe

mardi 5 octobre 2010

Les Philippines s'enflamment autour du planning familial



Le débat s'est de nouveau enflammé dans l'archipel philippin. Il n'aura fallu que quelques mots du Président, prononcés en terme choisis depuis l'autre bout du monde, à San Francisco. Une étincelle, à peine, et tout s'est emballé, soudainement.

Benigno Aquino s'exprimait devant des Philippins expatriés de San Francisco, quand une question lui a été posée sur sa positon à propos du planning familial. Benigno Aquino a répondu, de manière diplomatique " The government is obligated to inform everybody of their responsibilities and their choices ( of contraception ). At the end of the day, government might provide assistance to those who are without means if they want to employ a particular method," ("Le gouvernement a l'obligation d'informer chaque personne de ses choix en terme de contraception. Et le gouvernement pourrait ainsi aider ceux qui n'ont pas les moyens d'utiliser la méthode qu'ils désirent" ).

Cette déclaration semblerait a priori inoffensive et loin de toute polémique au sein de toute démocratie libérale séculière, et pour cet archipel philippin dont la constitution a été calquée sur celle des Etats-Unis, et qui s'enorgueillit d'avoir des moeurs politiques très libérales et féministes, en étant le premier pays d'Asie à avoir élu une femme à la tête du pays en 1986.

Libérales, oui, sauf quand il s'agit des questions familiales et sexuelles, où la position dominante est pour l'instant celle tenue par l'Eglise. Ainsi, non seulement l'avortement est totalement proscrit, mais l'accès aux contraceptifs est difficile, et surtout, non-financé par l'Etat. Car le clergé philippin considère encore les préservatifs ou la pilule comme des "méthodes abortives".

Un front vient donc de se constituer, avec d'un côté le clergé qui a menacé avec forme le Président d'"excommunication", et le gouvernement qui essaie de montrer la différence entre avortement et contraception. Au milieu, les médias ont fait la Une de leurs journaux sur ce conflit depuis 10 jours.

Le principal enjeu de cette guerre est le vote de la loi sur le financement du planning familial par l'Etat. Une loi qui a été débattue au Parlement depuis 15 ans, mais toujours opposée avec succès par le clergé.

En attendant, l'archipel continue à voir sa population exploser ; les Philippines comptent aujourd'hui 95 millions d'habitants pour un territoire deux fois moins grand que la France, et l'une des croissances démographiques les plus élevées d'Asie de l'Est, à 2% par an. En 1960, le pays comptait à peine 25 millions d'habitants (cf graphique).










Mais entre temps, les familles les plus pauvres n'ont reçu aucune formation ou aide financière pour contrôler la taille de leur famille, alors que ces foyers pauvres qui ont à peine assez d'argent pour manger, n'ont pas les moyens d'acheter un préservatif à 30 centimes d'euros. Ces familles des bidonvilles ont donc grandi, et de la pauvreté n'a fait que naître plus de pauvreté : les foyers pauvres ont en moyenne 5 enfants, contre 2 enfants dans les familles riches.

A présent, le nouveau Parlement s'apprête à rouvrir les débats et à s'exprimer sur une nouvelle proposition de loi sur le sujet. Ce débat auquel on assiste en ce moment n'est donc qu'un prélude.

Pour comprendre les enjeux de cette question du planning familial, voici quelques liens vers mon travail récent et ancien sur un sujet qui ne cesse de hanter cette société philippine :

- Un article de ce jour dans La Croix, à propos de la guerre entre Aquino et l'Eglise.

- Un documentaire sur les effets de l'interdiction des contraceptifs à Manille

- Un post publié à ce moment, avec le débat qui s'en est suivi dans les commentaires.

N'hésitez pas non plus à donner votre avis ou poster vos commentaires ci-dessous.

vendredi 24 septembre 2010

Le fléau des avortements clandestins



C'est l'histoire de ces femmes qui se cachent pour mourir. De l'interdiction d'un acte qui n'a fait que l'amplifier, et semer la mort quand elle cherche à l'empêcher.

Les Philippines sont l'un des quatre derniers pays au monde à interdire l'avortement, sans aucune exception : que la grossesse soit le résultat d'un viol, d'un inceste, ou que la vie de la mère soit en danger, la femme qui porte ce foetus n'a aucun recours pour interrompre cette grossesse. Pire, elle est passible de plusieurs années de prison si elle le fait



Mais ce puritanisme moral et législatif n'a fait, depuis des dizaines d'années, qu'amplifier ce phénomène : plus de 500 000 avortements clandestins auraient ainsi lieu chaque année, soit deux fois plus que ceux légaux en France, et réalisés à l'ombre de maisons insalubres, grâce à des instruments non-stériles à la source d'infections mortelles, ou en prenant des médicaments abortifs très forts qui entraînent des saignements incontrôlables.

Dans de telles conditions, ce n'est pas seulement la vie du foetus qui est en péril, mais celle de la mère. Plus de 1000 femmes meurent chaque année des suites des complications de ces avortements clandestins.

Un rapport international vient, pour la première fois dresser un tableau sur des conséquences sanitaires et psychologiques de la "criminalisation" de l'avortement. Ce rapport complet, passionnant et alarmant, est le résultat d'un travail d'enquête de deux ans réalisé par l'ONG américaine The Center for Reproductive Rights. Il s'est appuyé sur de nombreux témoignages de femmes qui ont réalisé elles-mêmes leur avortement, de médecins, obstétriciens philippins, et de responsables politiques.

Il cherche à montrer les limites graves du système de santé philippin qui manque de venir en aide à ces femmes désespérées : il n'existe d'abord aucune pilule du lendemain en cas de viol ou d'accident contraceptif, car celle-ci est considérée comme une pilule abortive par le clergé et certains députés. Les médicaments jugés comme essentiels par la profession, comme le Misoprostol, pour évacuer un foetus décédé du ventre de la mère, sont également interdits, et inaccessibles pour la plupart des gynécologues.

Enfin et surtout, certains médecins condamnent moralement ces femmes qui ont recours aux avortements, et arrivent en sang dans leurs services d'urgence. Certains les insultent, les stigmatisent, et négligent leurs soins. Voire les menacent de les dénoncer à la police. Une atteinte basique au droit des femmes à la santé, comme le déclare Melissa Upreti, responsable Asie pour l'ONG Center for Reproductive Rights.

"Malgré les garanties constitutionnelles de liberté religieuse, et de la séparation de l’Eglise et de l’Etat, la hiérarchie catholique a remis en cause les droit reproductifs des femmes, dont le droit à l’avortement.
La criminalisation de l’avortement a donc entraîné le gouvernement philippin dans une situation de violation des lois internationales, en mettant la santé des femmes en danger, et en remettant donc en cause le droit des femmes à la santé, à la vie, et à la non discrimination. "

Le clergé, acteur extrêmement influent politiquement et moralement sur ces questions, quant à lui, refuse tout aménagement de la loi :
"L’avortement ne peut pas être défendue, car la vie commence au moment de la conception, soit à l’instant de la rencontre entre le sperme et l’ovule, et nous devons donc protéger cette vie", affirme le Père Melvin Castro, secrétaire général de la commission de la famille et de la vie au sein de la Conférence épiscopale.

Une telle intransigeance qui s'applique également aux cas de viol, pour le prêtre : "Nous ne pouvons pas répondre au crime du viol en commettant un autre crime, celui de tuer le foetus. A la place, nous conseillons toujours à la femme, si elle ne peut garder l’enfant, de le faire adopter "

Pour mieux comprendre ce débat de société, et entendre ces femmes cachées qui ont dû avoir recours à ces avortements, au risque de leur vie, je vous propose d'écouter le documentaire que j'ai réalisé pour RFI.
Vous pouvez également lire mon reportage publié dans LE TEMPS.










dimanche 19 septembre 2010

Début du procès des Ampatuan : vers la fin de l'impunité ?


C'est un événement important qui vient d'avoir lieu dans la salle du tribunal spécial de Manille, mais ce n'est là que le début. Et qui sait si nous en verrons un jour la fin.
Le procès du massacre de Maguindanao vient formellement de débuter par les audiences sur le fond le 8 septembre dernier. Le 23 novembre 2009, 57 personnes avaient été sauvagement assassinées, prises entre les feux d'une guerre de clans politiques à la recherche de leur survie électorale.
Les noms des responsables de cet innommable massacre sont connus : les Ampatuan, seigneurs féodaux au-dessus de toute justice dans cette province, qui ont peu fait pour dissimuler leurs actes, et voulaient juste se débarrasser de l'inconscient membre du clan adverse qui osait se présenter face à eux lors de cette élection démocratique pour le poste de gouverneur de Maguindanao !
Ce procès est donc celui de tout un système plutocratique de clans mafieux, et du pouvoir central qui les soutient.

Mais l'horreur du massacre est aussi grand que l'ampleur de ce procès : plus de 500 témoins devraient être entendus à la barre, pour près de 200 accusés. Les proportions de ce procès, que certains comparent ici à celui de Nuremberg, dépassent largement les capacités du système judiciaire philippin.

Dès le premier jour, la culpabilité de cette famille Ampatuan dans son entier a été révélée au grand jour. Et depuis lors, les implications des responsables nationaux sont détaillése. Les accusations et les preuves pleuvent, comme à l'habitude, dans le système philippin, où les médias font un très bon boulot. Où le Sénat est transformé la moitié du temps en cour de justice médiatique, et les hommes les plus corrompus nommés et couverts de honte.

Mais jamais ce Sénat n'a réussi à transformer ces accusations en condamnations par une Cour de justice formelle, car celles-ci sont soit surchargées, soit corrompues.

Donc il faut espérer que ce nouveau procès mettra en partie fin à ce maux terrible qui a permis à ce massacre d'avoir lieu en plein jour : l'impunité.

Voici les enjeux de ce procès, dans mon article de La Croix


mercredi 11 août 2010

Les Philippines tentées par l'expérience nucléaire


C'est un magnifique bâtiment. De l'extérieur, il impose : sa structure aux angles pointus, ses lignes de béton robuste, son revêtement gris et sobre. A l'intérieur également, tout semble en place : le réacteur nucléaire est gardé par un mur de plus d'un mètre d'épaisseur, et les galeries sont prêtes à faire glisser les barres d'uranium. Il ne manquerait plus qu'à actionner la manette de la salle des machines, pour démarrer la centrale nucléaire de Bataan. Et pourtant ...


Et pourtant, cette centrale nucléaire achevée en 1986, et qui a coûté la bagatelle d'environ 2 milliards de dollars au contribuable philippin, n'a jamais produit un kilowatt d'électricité. Il faut dire que 1986 était la mauvaise année pour opérer un tel tournant révolutionnaire. Car c'est justement cette année-là qu'une autre révolution des rues a renversé le dictateur Ferdinand Marcos qui avait initié ce projet, pour rebattre toutes les cartes et renverser l'ordre des choses. Et donc le grand projet nucléaire de Marcos est parti avec l'eau du bain : scellés, barrières, on enterre la révolution nucléaire.
Cette centrale avait sûrement quelques cadavres à son actif : son coût initial aurait dû être de moins d'un milliard de dollars, et de nombreux détournements ont sûrement eu lieu pendant les dix ans de sa construction.

Les études géologiques réalisées pour décider de la viabilité du site n'auraient pas été menés sérieusement, et Marcos aurait poussé déraisonnablement à la roue pour que cette centrale soit construite. N'y a-t-il vraiment aucune faille sous cette terre de Bataan, dans cet archipel éminemment sismique ? Du reste, le Volcan Natib est situé à moins de 80 km, et même s'il est éteint, il pourrait se réveiller très prochainement, selon certains experts.

La controverse sur cette onéreuse centrale nucléaire ressurgit ces jours-ci aux Philippines, car le nouveau gouvernement de Benigno Aquino a l'intention de redémarrer le programme nucléaire du pays. L'électricité manque cruellement, les coupures sont de plus en plus régulières. Il faut donc trouver de nouvelles sources de production dans l'archipel, non polluantes, et efficaces.
La réhabilitation de la centrale de Bataan serait l'option la plus rapide pour démarrer ce programme nucléaire aux Philippines. Mais également la plus controversée.

Écoutez ce reportage réalisé depuis le coeur de cette centrale.











jeudi 1 juillet 2010

Benigno Aquino : le Président du changement ?



IL a déjà été comparé à Barack Obama. Son discours d'inauguration de 20 minutes a impressionné les observateurs à la plume la plus acerbe envers le gouvernement précédent, jusqu'aux rédacteurs de l'éditorial du Philippine Daily Inquirer, qui a pris ce matin la forme d'un véritable hommage au "changement" offert par ce nouveau héros des Philippins.
Car c'est comme cela qu'est perçu Benigno Aquino III par ce peuple profondément croyant: au lendemain de son "intronisation": il est l'homme messianique, dont la sincérité sera totale, un "Superman" qui arrivera à faire cesser la corruption et emprisonner les responsables du saccage des fonds de l'Etat. Son père n'a-t-il pas payé de sa vie son combat pour la démocratie ? Sa mère n'est-elle pas celle qui a œuvré à reconstruire cette démocratie, après la longue dictature des Marcos ?
Noynoy Aquino est un mythe vivant. Aujourd'hui, il rentre dans la réalité, et
on espère qu'il aura le courage et les moyens nécessaires pour faire avancer ce pays dans le bon sens. Et tenir ces promesses de messie.

Voici dans un article du Temps résumé son principal défi : la lutte contre la corruption.



















En attendant, voici quelques clichés d'une cérémonie d'investiture à laquelle ont assisté près de 500.000 personnes hier. L'espoir des Philippins est énorme.

(Crédits photos : Sunshine de Leon et Sébastien Farcis )













jeudi 10 juin 2010

Le retour des Marcos, ou l'histoire qui se répète

Aux Philippines, les dirigeants se succèdent, et se ressemblent énormément. Jusqu'à la limite du clonage !
Le 10 mai dernier, 24 ans après la chute du dictateur le plus fameux du pays, c'est son fils qui a été élu dans un raz de marée : Ferdinand Marcos "Junior" a reçu plus de 12 millions de voix en son nom (le même que son père, donc, vous aurez compris). Et a été ainsi propulsé comme sénateur, l'une des fonctions les plus élevées du pays et marche-pied institutionnel vers la présidence. 12 millions de voix: cela représente un votant sur trois. C'est pas rien, vous en conviendrez. On est bien loin du vote d'un groupe de résistants de la dernière heure, de nostalgiques de l'ancien régime, ou même de l'erreur de calcul. Non, 24 ans après la fin d'un régime qui a vidé les caisses de l'Etat et réprimé violemment l'opposition, les Philippins ont clairement choisi : on fera à nouveau confiance aux Marcos.

(Photo : Ferdinand "Bongbong" Marcos Jr, fils de l'ancien président et dictateur, commence un mandat de sénateur de 6 ans. Sur les traces de son père, dont il ne renie pas l'héritage)

Cela peut paraître tout simplement improbable pour des Européens. On a bien coupé la tête à la femme de Louis XVI pour avoir eu des relations trop intimes avec un despote. Les Philippins gèrent leurs dirigeants musclés différemment : non seulement ils ont élu le fils de chair de ce despote, mais ils viennent pour le même prix d'élire sa veuve : Imelda Marcos a été élue députée, à 80 ans et tous ses bijoux, ou presque.

Cela révèle plusieurs choses : d'abord, les Philippins, qui ont vécu sous la colonie espagnole et américaine pendant 400 ans, n'ont vraiment rien à voir avec ces derniers. Ils sont vraiment asiatiques, et différents. Les Mc Do et les églises, c'est juste pour faire semblant.
Surtout, cela illustre beaucoup de traits inconnus sur les réalisations de ce cher dictateur, Ferdinand Marcos, ainsi que sur la grande mansuétude des Philippins.

Oui, car pour nous Occidentaux démocrates et talentueux gestionnaires, Marcos est le parfait exemple de leader qui confond deniers publics et RIB à son nom. Même les Suisses sont d'accord pour le condamner - aujourd'hui. C'est vrai qu'ils ont une réflexion un peu plus lente sur ces questions là, question d' "intérêts".

Mais aux Philippines, le régime de Marcos a laissé d'autres souvenirs : ceux d'un temps où l'électricité était moins cher et à un prix plus stable, où les Philippines étaient auto-suffisants en riz, alors qu'ils sont aujourd'hui le plus grand importateur mondial. Et puis des réalisations, comme les infrastructures routières et culturelles, qui sont toujours en place.

Nous Français, on aurait appelé cet homme, un "despote éclairé". Certes, c'est une expression périmée chez nous. Mais pas ici. Car au moins "les hommes politiques comme Marcos ont des projets. Et même s'ils détournent de l'argent public, ils font avancer le pays", me disent ses supporters. Alors que maintenant, la corruption est toujours aussi répandue, mais personne ne fait rien pour le pays." En quelque sorte, le retour des Marcos est aussi une conséquence de l'inefficacité de ses successeurs.

Et puis il y a le pardon et l'oubli. L'oubli, d'abord, car les Philippins ont une mémoire historique courte, et les intellectuels sont peu nombreux, ceux qui peuvent aider à perpétuer la mémoire des crimes du régime de Marcos envers ses opposants. L'histoire est d'autant plus difficile à écrire qu'aucun membre du clan n'a été condamné aux Philippines. Imelda continue donc à parader avec toutes ses dorures dans les grands salons de l'aristocratie locale. Les industries philippines n'ont jamais investi dans la guillotine, vraiment pas rentable.

Et ce pardon, certainement légèrement catholique. "A la différence des autres asiatiques, comme les Japonais ou les Coréens, qui n'oublient jamais les maux du passé, les Philippins ont le pardon très facile, analyse un professeur de science politique. Et ils considèrent donc qu'on ne peut pas condamner les enfants pour les pêchés de leurs parents".

Donc il n'est pas si grave que l'un des sénateurs les mieux élus du pays, avec presque autant de voix que le Président, s'appelle Ferdinand Marcos. Aux Philippines, on a décidé de lui offrir une seconde chance.

Découvrez le profil de ce fils héritier, Ferdinand Bongbong Marcos, dans ce portrait familial publié dans LE TEMPS


PS : la politique philippine joue des scénarios qui semblent souvent inspirés des blockbuster américains. Et en tant que critique de ce dernier épisode, je dirais qu'il est assez bien joué d'élire le fils de Marcos en même temps que le fils d'Aquino. Les deux parents étaient les pires ennemis il y a 25 ans, quand le père Aquino s'est fait assassiner par les sbires du régime de Marcos. Aujourd'hui, on prend les mêmes, et le film recommence. Que se passera-t-il ? L'émotion est à son comble à Manille.

dimanche 30 mai 2010

Dans l'intimité des transsexuels philippins



C'est l'histoire d'un pays d'apparence si tolérant, et de gais transsexuels, excentriques et dévergondés, déambulant en plein jour dans les rues de Manille, et qui impriment la rétine de l'étranger qui les croisent. Mais c'est surtout l'histoire d'une contradiction qui nait comme toujours au coeur de l'histoire de cet archipel, entre ses différentes origines conflitcuelles : une culture païenne et polithéiste, ouverte aux formes humaines différentes, qui consacrait les transsexuels comme des demi-dieux, et qui doit s'arranger avec cette religion catholique venue de si loin. Et qui est si éloignée de cette tolérance.

Et aujourd'hui, cela met les transsexuels philippins dans une position inconfortable : admis dans les comedy bars et les salons de beauté, dans les shows télévisés pour en faire rire le plus grand nombre, ils sont cependant interdits de toute reconnaissance officielle. Changement de sexe, soutien médical, ou pire, protection judiciaire contre le viol, par exemple. Tout cela leur est nié, car ils ne se conforment pas à l'image chrétienne et traditionnelle de l'homme, ou de la femme.

Je vous invite à lire cette enquête sur les différentes facettes de la vie de ces transsexuels philippins, que nous avons publiée dans Paris Match, avec le photographe Romain Rivierre.

En aparté, je vous recommande grandement ce discours prononcé devant l'ONU par l'une des personnes que j'ai interrogée, Sass Rogando. Un discours poignant.

mardi 11 mai 2010

DES ÉLECTIONS HISTORIQUES POUR UN PRÉSIDENT DE COEUR



Les élections philippines ont montré pour une fois le meilleur côté des Philippins, et prouvé qu'on était encore, malgré tout, dans une démocratie. Malgré les nombreux achats de voix qui ont eu lieu hier, malgré les intimidations armées et le blocage de l'ascension sociale réalisé par les élites du pays. Malgré tout cela, les Philippins ont pu être entendus hier. Ce qui n'avait pas été le cas depuis longtemps.

En 2004, il a fallu plus d'un mois pour proclamer le Président, qui s'est révélé avoir massivement triché. Cette année, on avait la majorité des résultats moins de 24 h après le début du vote. Et selon un procédé électronique transparent qui a fait faire à l'archipel un énorme bond en avant dans le 21e siècle. Un bond en avant, clairement, vers une démocratie plus transparente. Et cela est un vrai soulagement de se sentir finalement fier de ce système politique philippin qui montre trop souvent son côté le plus diabolique.

Et c'est un Président de cœur qui a été élu par les Philippins, plus qu'un Président de raison. Un homme qui porte le nom de la révolution de 1986 contre Marcos, qui affiche un visage enfantin et vierge de toute malice, un enfant, encore, qui vient à peine de quitter sa mère.

Mais cet enfant peut-il devenir Président ? Sa personnalité effacée et son manque de réalisations comme député et sénateur parlent contre lui. Il aura maintenant six ans pour montrer qu'il peut sortir du cocon, et devenir Noynoy avant d'être Aquino.

Je vous invite à suivre un reportage de la campagne sur la Radio Suisse, et de lire cet article dans LE TEMPS


lundi 10 mai 2010

LE JOUR LE PLUS LONG, LE JOUR DE L'ÉLECTION

C'EST LE JOUR DE LA RÉVOLUTION DÉMOCRATIQUE, le jour ou jamais, en tout cas, pour la faire. Car aujourd'hui, on fait table rase. Ce 10 mai, on change tous ces élus qu'on ne cesse de critiquer : maires, gouverneurs, députés, sénateurs, vice-président et président.


Mais le changement vers où ? "Moins de corruption", "la fin de la pauvreté," les promesses sont belles. Mais en dehors du fait que les candidats ne s'embarrassent pas beaucoup à expliquer comment ils vont tout changer en un mandat présidentiel de 6 ans, leurs origines mêmes laissent douter de leur sincérité. Et le premier d'entre, Noynoy Aquino, en tête dans les sondages, est le principal suspect dans ce jeu de dupes : originaire d'une famille d'aristocrates et de propriétaires terriens, député et sénateur inexistant pendant 12 ans, on doute de ses capacités à briser radicalement ses attaches familiales et claniques. Mais il est présenté comme le moins mauvais choix parmi les 8 principaux candidats à la présidence des Philippines.
Le changement, par contre, est bien réel dans le système de vote : pour la première fois, les votes seront comptés et transmis de manière électronique, et on peut cette fois vraiment penser que cela évitera la majorité de la manipulation des résultats, une pratique courante aux Philippines. Une avancée, si les candidats qui ont peur de perdre ne s'amusent pas à faire bruler toutes les machines, comme cela a déjà commencé.


C'est le jour où on change tout. Pour le meilleur ou pour le pire. Alors pour suivre et mieux comprendre les enjeux , je vous invite à entrer dans la danse des révolutions d'avant le scrutin. Et à rejoindre une manifestation qui réunit des prêtres catholiques et des militants de gauche.


vendredi 16 avril 2010

Noynoy Aquino : Le héros malgré lui


Il est le fils d'un révolutionnaire tombé en martyr sous les coups de feu de la dictature de Marcos, et de l'épouse de ce héros, qui a pris sa relève, et restauré la démocratie dans le pays. Il porte un nom qui fait vibrer les foules philippines, espérer ce peuple sentimental, toujours en proie à croire aux miracles venant du ciel, ou aux simples histoires qui finissent bien, à condition qu'elles soient racontées en musique.

Benigno Aquino III est ce fils prodigue. Mais il n'est malheureusement que cela : l'héritier. Il porte la mémoire, mais n'a pas appris à s'en servir. Il est né au milieu de parents courageux, mais n'a jamais eu à l'être lui-même. "Noynoy" Aquino est un être perclus de contradictions, non-charismatique, et avec peu d'ambitions, mais il deviendra peut-être le prochain président des Philippines. Car selon les derniers sondages, il est le large favori pour l'élection présidentielle du 10 mai prochain, avec 12 points d'avance sur son principal adversaire, Manny Villar.

Noynoy Aquino, en fait, aurait bien aimé que tout cela n'arrive jamais. En juillet dernier, il vivait encore une existence paisible : à 49 ans, cet homme célibataire vivait avec sa mère, Corazon Aquino, dont les opinions étaient encore très écoutées, et qui aidait le petit Noynoy à se faire élire : trois fois comme député, et en 2007 comme sénateur.

Mais voilà : toutes les bonnes choses ont une fin. Cory Aquino est morte, le 1er août dernier. La foule est descendue dans les rues pour rendre un dernier hommage à cette femme qui a aider à rétablier la démocratie après 14 ans de loi martiale sous Marcos.

Et à côté du cercueil, Noynoy Aquino, qui venait de perdre sa maman. Dans ce moment de catharsis, le transfert psychologique et émotionnel était facile. La foule, les médias et l'opposition ont appelé cet héritier Aquino à se présenter comme Président, pour renforcer les institutions du pays.

Noynoy Aquino le dit lui-même : il n'avait pas l'intention de se présenter ... mais le peuple l'y a poussé. Alors s'il faut y aller ...

Écoutez et lisez la suite de l'histoire de ce "héros malgré lui", à travers cette interview exclusive que j'ai réalisée dans sa maison familiale, sur RFI, ou dans Le Temps de Genève.

mardi 30 mars 2010

Des déchets à l'énergie


C'est une décharge de triste mémoire qui est devenue source d'espoir. Dans le nord de Manille, la décharge de Payatas, deuxième plus importante de cette mégapole de 15 millions d'habitants, - qui a enseveli 200 personnes lors d'un accident il y a 10 ans - a commencé à produire de l'électricité depuis quelques mois. Pas encore de quoi faire tourner une usine de ciment, mais quand même, de quoi éclairer les rues du quartier, et fournir de l'électricité gratuitement aux femmes de ce quartier pauvre, pour repasser. C'est un premier pas. Ce n'est d'ailleurs, qu'un premier pas. Car on s'attend à beaucoup mieux.(Première photo et deuxième photo : on voit bien le grand tube, dans ce cas déconnecté au réseau et à la centrale, sortir de la montagne de déchets)



Le système parait assez simple comme cela : une décharge, en plus de sentir mauvais, produit en son sein un gaz, le méthane, qui nait des déchets en décomposition. Ce gaz est très toxique, et inflammable. Et c'est, enfin, un gaz à effet de serre 11 fois plus nocif pour l'atmosphère que le dioxyde de carbone.



Donc ce qui se passe à Payatas, c'est qu'une entreprise, Pangea, a creusé d'énormes trous de 30 mètres à l'intérieur de ces montagnes de déchets, afin de capturer ce méthane avant qu'il ne s'échappe, et de le brûler pour le transformer en électricité. Et voilà !

Sauf que cet investissement a été concrètement possible grâce à quelque chose qui nous paraissait jusqu'à présent diablement théorique et incompréhensible : le protocole de Kyoto, et ses fameux crédits de carbone.

Ces crédits de carbone, dans ce cas, ont été la condition essentielle pour que l'entreprise d'ingénierie Pangea monte ce projet.













Pour suivre cette histoire, et comprendre comment on transforme une décharge meurtrière en source d'énergie, suivez-moi dans ce documentaire diffusé sur RFI.

















mercredi 3 mars 2010

Ces 43 personnes privées de tout droit

C'est un chiffre qui a fait la Une des journaux philippins ces derniers temps : 43
Un chiffre. Le nombre des personnes arrêtées le 6 février dernier par une descente conjointe de police et d'armée, dans une maison de la campagne du nord de Manille.
Que se passait-il dans cette maison ? Selon ces 43 personnes, une mission médicale et une formation aux premiers soins dans cette région reculée. Plusieurs étaient en effet docteurs, d'autres infirmières.
Pour l'armée, l'histoire est totalement différente. Ces 43 personnes sont des membres de la rébellion communiste de la New People's Army (NPA), et menaient une formation sur la confection d'explosifs.

L'origine diffère. Mais la suite semble mettre d'accord les acteurs, ou presque. Car suite à cette arrestation, l'armée a en effet reconnu avoir menotté les mains et bandé les yeux de ces accusés continuellement. Pendant 3 jours.
Puis leur a nié le droit de voir des avocats. Pendant 5 jours.

Certains des accusés ont ensuite avancé qu'ils avaient été torturés, parfois à l'électricité, pour qu'ils parlent. La Commission des Droits de l'Homme est venue, plusieurs fois, et a partagé son outrage devant ce cas de violation flagrante des droits de l'homme, pour des raisons de lutte contre l'insurrection communiste de la New People's Army.


Cette lutte contre la rébellion communiste est en effet le credo qui semble justifier de graves violations des droits de l'homme, et des centaines d'exécutions présumées par l'armée depuis l'arrivée de Gloria Arroyo au pouvoir. Et cet exemple montre à quel point l'armée est habituée et à l'aise pour agir en dehors de la Constitution et de la loi.

Suivez-moi aux abords, puis à l'intérieur de cette caserne où sont encore aujourd'hui détenus ces 43 rebelles présumés qui reçoivent cette injustice d'exception.



Légende : Leila de Lima, La directrice de la commission des droits de l'homme rencontre le Général Segovia, commandant de la 2e division d'infanterie où sont détenus les 43 accusés.

jeudi 25 février 2010

La bataille des marins philippins contre les pirates

Ces marins parcourent toutes les eaux du globe. Ces Philippins sont les plus nombreux, la première main d'oeuvre employée dans la marine marchande du monde : un marin sur quatre, sur ces tankers et cargos, vient des Philippines, cet archipel du bout du Pacifique.

Ces Philippins sacrifient déjà beaucoup de leur vie familiale et personnelle en partant pendant plus de six mois par an en mer. Mais une chose qu'ils ne veulent pas sacrifier, c'est leur vie. Pourtant, ils sont de fait les premières victimes de la piraterie qui sévit dans le golfe d'Aden et au large de la Somalie : plus de 250 marins philippins ont été enlevés, pendant de longs mois pour la plupart, par les pirates somaliens en 2009, un chiffre qui a pratiquement doublé par rapport à 2008. La situation est pratiquement en dehors de tout contrôle dans ces eaux située à la sortie du Canal de Suez, et qui sont donc parmi les plus fréquentées par la marine marchande. La force de sécurisation Atalante mise en place par l'Union européenne ne fait que protéger un petit couloir dans le Golfe. Pas assez.




Alors le ministère de l'Emploi philippin vient de mettre en place une mesure, à son niveau : l'obligation de donner à tous les marins des cours de prévention contre la piraterie. Comment préparer un bateau pour empêcher des pirates d'y monter, comment semer ces assaillants, ou au pire, comment rester en vie quand ils sont à bord.

Suivez ce reportage lors de l'un de ces premiers cours de survie pour ces marins abandonnés en mer, sur des cargos de 50 mètres de long...

Un reportage sur RFI
et un autre publié dans La Croix

mercredi 27 janvier 2010

La voiture blindée, ou comment survivre aux élections



C'est l'histoire de politiciens qui aimeraient survivre aux élections. Et des moyens pour y arriver.
Pour raconter cette histoire, il faut un moment se mettre dans la peau d'un gouverneur du nord des Philippines, qui a déjà amassé un bon pécule grâce à ses loyaux - et surtout déloyaux- services à la tête de sa province. Un gouverneur qui décide donc qu'il mérite de mettre ce talent au service de la cause nationale, de se faire entendre dans l'assemblée de Manille, en se présentant comme député de cette circonscription, lors des élections générales de mai prochain.


Le problème, c'est qu'il n'est pas le seul à jouer : son opposant pour ce poste, le député actuel, fait partie d'une grande famille, aux grands moyens. Aux moyens armés surtout, et sans scrupules pour garder ce poste : ce député, comme des centaines de politiciens comme lui, détient sa propre milice prête à défendre ce poste accaparé au public contre les intrus. Et à réduire la voiture des autres prétendants en passoire roulante.
Conclusion : notre chère candidat est sûrement candide, mais pas suicidaire. Il se rend dans le garage d'Exoarmoring, au nord de Manille, pour faire blinder sa voiture !

Ce garage est sûrement le seul ces temps-ci, à se réjouir, bien malgré lui disons-le, de voir les candidats régler leurs différents à coups d'armes automatiques: son cahier de commandes a grandi de 30 % en quelques mois.

Ces élus locaux - qui ne sont censés gagner que quelques dizaines milliers de pesos par mois,,quelques centaines d'euros- arrivent avec leur Toyota Land Cruiser ou Ford Expedition, pour les transformer en de véritables petits chars d'assaut.
Détail de la transformation : on démonte toute la structure, et on y met des barres d'acier tout le long, dessous, derrière.
Le but : arrêter les balles de M-16, les grenades jetées sous les voitures par ces bienfaiteurs de la chose publique, et leurs hommes de main.
Coût de l'opération : entre 20 000 et 50 000 euros, suivant le blindage.
Question subsidiaire : Combien étaient censés gagner ces politiciens, au fait ?














Ce business est né d'une situation qui pourrit sérieusement, en effet. Le nombre de milices privées a explosé depuis l'arrivée de la présidente Arroyo au pouvoir en 2001. Selon le ministre de la Défense lui-même, -donc attention à la sous-estimation- il y en aurait 132 aujourd'hui. Le même ministère en dénombrait 43 en 2007 - la police parlait alors de 93. Il est assez difficile de les dénombrer, car ces milices sont informelles, engagées souvent ponctuellement par les hommes politiques pour des missions précises. Mais ce qui est sûr, c'est que leur nombre aurait quasiment doublé depuis l'arrivée d'Arroyo. Il faut dire que c'est sous son gouvernement qu'a été renforcé le nombre et le rôle des CAFGU et CVO, deux forces para-militaires des provinces, et qui sont régulièrement détournées par les politiciens pour leurs basses oeuvres.

L'exemple le plus sanglant, est le massacre de Maguindanao, à Mindanao. Tout était réuni : le nombre impressionnant de ces para-militaires, la dynastie politique qui règne sans partage, et la grande tolérance de la Présidente envers son allié de toujours.

Il semblerait, malheureusement, que cet allié lui ait explosé dans les mains.

En attendant, pour ceux qui peuvent se le permettre, je peux fournir l'adresse du garage de blindage. Il paraît qu'on ressort indemne d'une longue rafale de M-16. Ca je ne peux par contre pas le garantir, ils ont pas voulu faire le test devant moi.


Mais vous pouvez toujours me suivre dans le garage de cette petite usine, où l'on transforme ces 4x4 en chars d'auto-défense politique.

Voici le reportage à l'antenne de RFI.



jeudi 7 janvier 2010

Une bonne nouvelle pour le début d'année : la géothermie


Allez, on va un peu changer des mauvaises nouvelles. Aujourd'hui, pour le premier post de cette année, c'est bonne nouvelle, pour nous, et pour notre chère nature : aux Philippines, la géothermie est en plein boum. C'est la deuxième révolution verte en marche ! Enfin si tout se passe comme prévu. Car les investissements dans un tel secteur mettent des années à aboutir.

Mais tout pousse à y croire. Les Philippines sont déjà le deuxième producteur mondial d'énergie géothermique, avec 17% de son énergie qui provient des vapeurs volcaniques de l'archipel. Et son potentiel est deux fois plus important. La deuxième vague d'investissement serait donc aujourd'hui en route.

Alors avec la flambée des cours du pétrole de ces dernières années, et la lente mais sûrement réelle prise de conscience de la réalité du changement climatique dans cet archipel trop souvent balayé par les typhons ... nous voilà avec une loi sur les énergies renouvelables qui fait figure de modèle international, et commence déjà à inciter de nombreux investisseurs à se prêter à ce jeu de la géothermie aux Philippines !

Suivez-moi au coeur du volcan de Cuernos de Negros, à Dumaguete, avec ce reportage !

Et de manière un peu plus détaillée, cet article dans La Croix